Visite du Lab d’Enedis

Visite du Lab d’Enedis

29 septembre 2022 0 Par Jérôme Ferrari

Bonjour,

Aujourd’hui, pour sortir la tête du laboratoire, je vous propose une visite du Lab d’Enedis, un endroit où l’on teste et certifie notamment le firmware et harware des produits Linky. Cet article retrace les échanges partagés avec Enedis lors de notre visite.

Cet événement est à l’initiative de la Chaire Smart Grids d’Enedis et de la Fondation Grenoble INP dont le G2Elab fait partie. Il faut savoir que certaines thématiques et recherches tournent autour de l’utilisation des données Linky, notamment pour développer des services innovants.

Je tiens aussi à remercier les personnes d’Enedis pour cette visite et la qualité des échanges.

Lab Firmware

Dans ce Lab, sont testés les firmwares (d’où le nom de cette pièce ^^). C’est ici que les logiciels embarqués dans les compteurs et concentrateurs Linky sont mis à rude épreuve. 3500 tests sont exécutés sur ces logiciels afin de valider la bonne implémentation des fonctions Linky et l’absence de bugs critiques (constructeurs Landis+Gyr, Sagemcom, Itron, Cahors).

Dans cette pièce, chaque type de Linky est testé face à un simulateur puis en lien avec son concentrateur et un autre compteur de constructeur différent. L’objectif est de checker que celui-ci répond exactement à ce qui lui est demandé de faire.

C’est ici que sont testées les nouvelles grilles tarifaires des fournisseurs, par exemple la grille heure super creuse de Total Energie.

Autre information, en parallèle des tests logiciels, Enedis réalise des tests Hardware visant à garantir la durée de vie de 20 ans.

Le processus de qualification peut durer jusqu’à 18 mois avant le lancement de la production série (mass production). La qualification intègre trois grandes phases : la phase de prototype, de pré série et de série. En phase Série, des matériels continuent à être prélevés sur les chaînes de fabrication des constructeurs pour valider la qualité de fabrication des matériels dans la durée.

Lab Dense

Encore une fois, le nom de cette salle est assez évocateur de son utilisation… Quand on rentre à l’intérieur on se retrouve face à des centaines de Linky posés sur les baies.

Ici, nous nous intéressons à la communication au sein d’une grappe (1 concentrateur et 99 compteurs).

Cette communication s’appuie sur le CPL (Courant Porteur en Ligne). En gros, la technologie CPL permet d’envoyer des informations via les lignes électriques filaires. On superpose au signal électrique de 50Hz, un signal de plus haute fréquence.

Pour information, la technologie actuelle est la version CPL-G3 et vous savez ce que j’aime dans cette norme? C’est qu’elle est Open!!!!! Et voici le lien ainsi que le PDF expliquant son fonctionnement.

http://www.santepublique-editions.fr/objects/Specification_de_la_couche_physique_CPL_G3.pdf

Je digresse, mais ça fait du bien de voir cela ^^.

Bref, reprenons où nous en étions… Ici on va tester jusqu’à 99 Linky pour un concentrateur. Mais pour rajouter de la difficulté, car sinon cela ne serait pas drôle, on va s’amuser à triturer le signal soit en l’atténuant, soit en mettant des parasites, on va simuler une distance de 300m entre chaque baie, reproduisant ainsi une rue avec plusieurs bâtiments.

En pratique, nous pouvons aussi retrouver des grappes de 500 à 1000 compteurs Linky pour 1 concentrateur.

Un des trucs que j’ai appris parmi tant d’autres, il existe deux générations de CPL, le CPL G1 et le CPL G3. Le CPL G1 s’appuie sur des compteurs « répéteurs » pour relayer le signal jusqu’au concentrateur. La donnée emprunte « toujours le même chemin » depuis le compteur jusqu’à son concentrateur. Le CPLG3 s’appuie sur le principe de routage. La donnée choisit le
meilleur chemin jusqu’à son concentrateur et ce, de façon dynamique. Le CPL G3 est donc plus résilient et donc plus robuste aux pannes ou aux perturbations environnementales.

En gros, si un compteur chargé de relayer le signal est en panne, ce signal peut choisir de passer par un autre chemin !

Autre petite information, une fois les données des Linky remontées au concentrateur, celles-ci sont remontées en 4G jusqu’au système d’information Linky.

Voilà c’est tout pour cette salle ^^.

Lab métrologie légale

Dans cette salle, l’accès est extrêmement restreint et non ouvert au public donc pas de photo. Ici on récupère les compteurs déposés du terrain par échantillonnage afin d’effectuer des tests de vérification de métrologie (= la bonne mesure des kWh consommés) et déceler s’il y a eu des dérives dans le temps. Cette salle a été certifiée Cofrac (Comité Français d’Accréditation) c’est-à-dire une salle où l’on est sûr de retrouver des compétences et une impartialité dans les contrôles qui y sont effectués et cela est reconnu au niveau national, voire international.

J’avoue que j’ai été plutôt frustré de ne pas voir cette salle, mais aussi rassuré que ces compteurs soient surveillés dans le temps.

SmartLab

Cette salle est « séparée » en 2 parties et constitue un véritable terrain de jeu grandeur nature. Ici, on va tester les cas d’usages en condition terrain c’est-à-dire avec du vrai matériel. On a l’impression d’être un gamin devant sa boite Elec 2000 reçue à Noël ^^.

Dans la première partie, on va retrouver par exemple des tourets de câbles, soit 1600 m de câbles aériens et souterrains.

Le but est de recréer un réseau BT (Basse Tension) et de voir comment le compteur se comporte, notamment en cas de perturbation environnementale (signal perturbée par une lampe tactile ou la recharge d’un véhicule électrique!)

Dans la 2ème partie du Smart Lab, nous pouvons simuler des « clients » autrement dit de la production ou de la consommation.

Nous pouvons injecter de l’énergie en charge réelle, c’est-à-dire en utilisant de vrais équipements : onduleur de panneau photovoltaïque ou borne de recharge d’un véhicule électrique.

Nous pouvons par exemple simuler la consommation de 20 foyers disposant d’un contrat à 9kVA. (Y a pas à dire cette salle est vraiment cool ^^)

De gauche à droite, nous avons les PC permettant de contrôler les différents scénarios, au milieu les prises de puissance permettant d’effectuer les différents maillages ou connexions et pour finir les unités de puissances capables de fournir les différents profils de production et de
consommation (Panneaux photovoltaïque, Batteries, Générateurs, consommateurs, véhicules électriques …)

Grâce au Smart Lab, Enedis est capable de simuler des contraintes sur le réseau (sur production ou sur consommation) et mettre au point des scénarios de « flexibilité » pour résorber ou effacer ces contraintes réseau.

Cette salle est aussi utilisée pour valider certains concepts ou prototypes de différents organismes publics ou privés

Par exemple, lors de notre visite, nous avons pu voir une démonstration sur le pilotage intelligent de la recharge d’un véhicule électrique. : grâce aux données Linky temps réel, la borne sait démarrer au tarif le plus intéressant pour vous et sait réduire automatiquement la puissance de charge pour éviter le break de votre installation (disjonction) lorsque qu’on s’approche de la puissance de coupure.

Sur cette baie de démonstration, nous pouvons simuler la recharge d’un véhicule électrique dans un foyer et l’activation du chauffage électrique. La borne de recharge communique avec directement avec le compteur Linky en utilisant le sortie TIC (Télé Info Client).

Dans la première phase de l’essai, seule la borne de recharge est en fonctionnement et la consommation est en dessous de la limite

Dans la seconde phase, les radiateurs vont s’allumer tour à tour afin de simuler la mise en route du chauffage de la maison. Lorsqu’on s’ approche de la puissance de coupure, la borne de recharge va moduler sa puissance afin d’éviter de toucher la limite de break (c’est-à-dire le moment où le Linky va dire STOP!!! et ouvrir son circuit, car on a dépassé la puissance souscrite)

Je vous mettrais une vidéo de la démonstration fournie par Enedis car mon téléphone à oublié d’enregistrer….

A l’extérieur, se trouvent les équipements de recharge utilisés pour la ville de Paris. Enedis est chargé de qualifier ces équipements en chaîne complète c’est-à-dire connecté au réseau électrique Enedis.

Mot de la fin

Voilà, c’est tout pour cette visite qui clairement était instructive et je pense avoir oublié pas mal de détails tellement il y avait d’informations.

Je remercie encore l’équipe du Lab d’Enedis pour avoir ouvert leur porte au G2Elab et pris le temps de nous faire visiter leurs locaux.

J’espère que cela vous a plu à lire et je vous souhaite une bonne journée,

Jérôme Ferrari